Cohabiter avec des chauves-souris
Avoir des chauves-souris chez soi est le signe d’un environnement de qualité. Si des chauves-souris se sont installées chez vous, c’est qu’elles y trouvent les conditions idéales et accessibles (un trou de 7 mm suffit aux pipistrelles pour passer) à proximité de terrains de chasse comportant des milieux naturels, arborés et des zones humides.
(Source : Groupe Mammalogique Breton)

Ne paniquez pas !
Les chauves-souris sont strictement insectivores et ne constituent pas une menace pour la maison. Elles ne rongent pas le bois ou les fils électriques, et ne construisent pas de nid. Il n’y a donc pas de risque de dégradation ou d’apport de matériau. Les bruits de grattement entendus sont tout simplement dus au déplacement des chauves-souris.
Le désagrément principal d’une colonie est la présence de guano (excréments de chauves-souris). Contrairement aux crottes de souris, les fèces sont sèches et très friables car elles sont essentiellement constituées de restes non digérés d’insectes (exosquelette en chitine) donc ne tachent pas. En Europe, aucune maladie n’est transmise par les crottes. Elles peuvent en revanche être utilisées dans le jardin car elles possèdent un fort pouvoir fertilisant.
Quand ?
À partir du mois de mai et jusqu’en septembre, les femelles de plusieurs espèces peuvent se rassembler dans les bâtiments pour mettre bas et élever leurs petits. Elles recherchent la chaleur autant pour elles que pour les jeunes à naître, afin de minimiser l’énergie à dépenser pour leur réchauffement et l’utiliser ainsi pour leur croissance.
De novembre à mars, les chauves-souris hibernent. Elles sont particulièrement vulnérables à cette période. Des dérangements peuvent provoquer un réveil anticipé susceptible d’être fatal pour les chauves-souris qui n’auront plus les ressources nécessaires pour survivre jusqu’au printemps. La durée de l’hibernation varie selon les espèces.
Entre ces deux périodes, les chauves-souris sont en transit et peuvent occuper ponctuellement votre habitation.


Où sont-elles cachées ?
Les chauves-souris peuvent investir de nombreux endroits de votre habitat. L’été, elles peuvent se cacher derrière des volets* et dans les volets roulants, ou s’installer dans les combles, granges, bardages, joints de dilatation ou sous les toitures et corniches. L’hiver, elles préfèrent les conditions de température et d’humidité constantes des soupiraux et des caves, mais elles peuvent également s’établir dans les combles et les granges, et parfois, elles se contentent d’un tas de bois. Cette liste n’est toutefois pas exhaustive et les chauves-souris peuvent se faufiler dans n’importe quelle anfractuosité à leur disposition. Il faut donc être vigilant et veiller à ne pas les déranger.
* Si vous observez des signes de présence de chauves-souris derrière vos volets, consultez la fiche technique “Des chauves-souris derrière un volet” du Groupe Mammalogique et Herpétologique Limousin (GMHL).
Pour rappel, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées par la loi en France. La législation interdit la perturbation intentionnelle (ainsi que la destruction, la mutilation, la capture, la naturalisation, le transport, la vente et l’achat) des chauves-souris, ainsi que l’altération de leurs aires de repos et de leurs sites de reproduction. La meilleure solution c’est la cohabitation !
Les bons gestes à adopter
Pour respecter la tranquillité des chauves-souris et faciliter la cohabitation, des aménagements simples et peu coûteux peuvent être mis en place. Une installation fréquente est la pose d’une bâche sous la zone d’accroche afin de simplifier le nettoyage du guano. Les experts chauves-souris peuvent vous accompagner pour réaliser des aménagements adaptés. Pour vous rapprocher de vos associations locales, consultez l’annuaire.
Retrouvez de nombreux exemples concrets dans le “Recueil d’expériences des aménagements pour une meilleure cohabitation Chiroptères – Homme en milieu bâti” réalisé par la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) dans le cadre du Plan National d’Actions Chiroptères.
Pour réaliser vos travaux d’isolation ou de rénovation, il est essentiel de respecter un calendrier adapté au cycle de vie des chauves-souris afin d’éviter les périodes critiques de mise-bas et d’hibernation.
Pour sensibiliser le public sur le sujet, l’exposition “Rénovation thermique et biodiversité” a été réalisée à la suite d’une collaboration entre la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, l’association Chauve-qui-peut, le Muséum d’histoire naturelle de Bourges et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
Les produits toxiques pour le traitement des charpentes et les pesticides sont nocifs pour les chauves-souris. Les femelles s’empoisonnent au contact du bois et contaminent à leur tour leur petit par allaitement, accroissant la mortalité dans la colonie. Leur utilisation est donc à proscrire. De plus, un individu peut consommer près de la moitié de sa masse en insectes par nuit. Plus besoin d’insecticides avec les chauves-souris !
(Sources : Le dossier : chauves-souris et traitement du bois, Livret des chauves-souris – Nature de provence)
Pour protéger concrètement les chauves-souris, vous pouvez être signataire d’une convention “Refuge pour les chauves-souris”.