2. Veille sanitaire

Les épizooties, ou épidémies animales, représentent une menace croissante pour les populations de Chiroptères, ces mammifères volants qui jouent un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes. Considérées comme des espèces parapluies, les chauves-souris sont essentielles pour de nombreuses autres espèces patrimoniales, contribuant ainsi à la diversité de la faune et de la flore des écosystèmes qu’elles occupent. Cependant, leur vulnérabilité aux maladies infectieuses en fait des cibles sensibles, ce qui rend leur surveillance et leur gestion particulièrement importantes pour assurer leur préservation.

La surveillance des Chiroptères repose sur un réseau de référents spécialisés capables de réagir rapidement en cas de mortalité importante ou d’apparition de maladies. Ce système permet non seulement de collecter des données essentielles sur la santé des populations, mais aussi d’identifier les causes de mortalité, qu’elles soient virales, fongiques ou d’une autre nature. Une telle réactivité est nécessaire pour limiter la propagation des pathologies et mettre en œuvre des mesures de gestion adaptées.

Myotis lebeii avec syndrome du nez blanc
Myotis lebeii avec syndrome du nez blanc – ©Ryan von Linden/NYDEC
Syndrome du nez blanc (WND)
Syndrome du nez blanc (WND) – ©Credit: Jonathan Mays, Wildlife Biologist, Maine Department of Inland Fisheries and Wildlife

L’épidémiosurveillance de la rage demeure particulièrement importante, car cette maladie virale peut affecter non seulement les chauves-souris, mais aussi d’autres mammifères, y compris l’homme. Parallèlement, la maladie du nez blanc, causée par un champignon, a fortement impacté les populations de chauves-souris en Amérique du Nord et pourrait se propager en Europe. Enfin, l’éco-épidémiologie permet d’étudier les interactions complexes entre les pathogènes, l’environnement et les populations de Chiroptères, afin de mieux comprendre les facteurs qui favorisent l’émergence de nouvelles maladies.

Ainsi, la surveillance active et l’étude des épidémies chez les Chiroptères sont des éléments essentiels pour anticiper les risques sanitaires et garantir la préservation de ces espèces fascinantes et bénéfiques pour la biodiversité. Grâce à ces dispositifs de suivi, il est possible de prendre des mesures rapides et adaptées pour limiter l’impact des maladies sur les populations de chauves-souris, contribuant ainsi à leur conservation à long terme.

Pipistrelle de Kuhl parasitée
Pipistrelle de Kuhl parasitée – ©Ph. Karol Tabarelli de Fatis

Veille sanitaire – Documents utiles


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Les chauves-souris, longtemps négligées en épidémiologie, ont suscité un intérêt croissant ces dernières décennies grâce à des découvertes sur leur écologie et leur rôle dans l’émergence de maladies. Cette synthèse présente leurs caractéristiques biologiques et les pathologies associées, établissant des liens entre ces deux aspects.

La thèse évalue le réseau SMAC, lancé en 2014, pour la surveillance épidémiologique des Chiroptères. Un bilan épidémioclinique de la mortalité des chiroptères en France est présenté, accompagné d’une analyse du fonctionnement du réseau et de recommandations d’amélioration. Un état des connaissances sur les causes de mortalité est également fourni.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont étudié la réplication du SARS-CoV-2 dans des cellules de chauve-souris, en utilisant des techniques d’imagerie en temps réel. Ils ont démontré une réponse immunitaire spécifique selon les espèces et les types de cellules. Ces résultats ont été publiés dans The Journal of Virology en juillet 2022.

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