Comprendre les Chiroptères : classification des espèces, particularités biologiques et protection

Les Chiroptères, appelés couramment chauves-souris, sont un ordre de la classe des mammifères, comptant plus d’un millier d’espèces, soit un cinquième des mammifères. C’est donc l’ordre le plus important après celui des rongeurs.
Le nombre d’espèces de chauves-souris n’est pas connu précisément, du fait de la difficulté à définir les espèces (révisions taxinomiques, différenciation par le biais de l’analyse ADN). Les différents auteurs s’accordent aujourd’hui à dénombrer plus de 1400 espèces de chauves-souris dans le monde et 51 en Europe (source : EUROBATS). C’est une preuve d’un grand succès évolutif. Elles se répartissent en deux grands sous-ordres : Yinpterochiroptera et Yangochiroptera.
La France métropolitaine héberge 36 espèces de chauves-souris aux mœurs et à l’écologie différentes. Ces chauves-souris peuvent utiliser tous les types de milieux, qu’ils soient artificiels ou naturels.
Les chauves-souris sont des espèces sensibles dont la présence est un indicateur de la qualité de l’environnement. Leur dynamique de populations permet d’évaluer l’impact de certaines pratiques humaines, en agissant comme des bio-indicateurs : les fluctuations de leurs effectifs révèlent les variations des conditions environnementales locales, mais aussi celles des autres espèces présentes dans la même communauté. En raison de la diversité des modes de vie des différentes espèces de chauves-souris, leur préservation joue un rôle clé dans la protection de nombreux autres groupes d’espèces, parfois rares ou menacées. Ces espèces, dites « parapluies », bénéficient de telles exigences en termes d’habitat et de superficie que leur conservation permet également de sauvegarder d’autres espèces vulnérables.

Biologie des Chiroptères : des mammifères hors du commun
Les chauves-souris, seuls mammifères capables de vol actif, possèdent des ailes constituées d’une membrane fine et élastique tendue entre quatre doigts allongés, véritable adaptation de leur main à cette fonction. Le pouce, quant à lui, est muni d’une griffe qui lui permet de s’agripper et de grimper. Chez certaines espèces, comme les rhinolophes, les ailes jouent aussi un rôle dans la régulation thermique et servent de cape isolante lorsque les animaux sont au repos. Bien que leur mode de déplacement principal soit aérien, certaines espèces peuvent se mouvoir avec agilité au sol ou grimper dans les branches. Une autre particularité réside dans leur capacité à s’orienter et à chasser grâce à l’écholocalisation, un système de sonar qui localise les éléments de leur environnement, tels que les obstacles, les prédateurs et les proies.
Le cycle biologique des chauves-souris est étroitement lié aux saisons et aux disponibilités alimentaires. Actives de mars à octobre, elles consomment chaque nuit une quantité d’insectes équivalente à près de la moitié de leur poids, jouant un rôle important dans la régulation des populations d’insectes, dont ceux qualifiés de nuisibles.
La reproduction a lieu au printemps, avec une seule naissance par an, et les jeunes deviennent autonomes dès l’été. En hiver, elles entrent en hibernation dans des abris adaptés, tels que grottes, caves ou arbres creux. Leur longévité remarquable pour de si petits mammifères, pouvant atteindre 30 ans pour certaines espèces (avec un record à 41 ans), témoigne de leur parfaite adaptation à leur environnement.

Menaces et dispositifs de protection des chauves-souris
Les chauves-souris subissent de nombreuses pressions principalement liées aux activités humaines, telles que l’aménagement du territoire, la pollution lumineuse, les pratiques agricoles inadaptées et la gestion forestière non durable. Ces menaces engendrent la destruction ou la fragmentation des habitats, la perte de gîtes et des perturbations dans leurs sites de repos.
Face à ces menaces, les chauves-souris bénéficient d’un cadre légal de protection rigoureux. Les 36 espèces présentes en France sont protégées par des conventions internationales et européennes, ainsi que par des lois nationales. La destruction, la capture ou la perturbation intentionnelle des Chiroptères, ainsi que la dégradation de leurs gîtes, sont strictement interdites. Ces mesures visent à garantir la préservation de ces espèces indispensables à l’équilibre des écosystèmes.