Famille des Vespertilionidés

Site d’hibernation : Cavernicole : grottes cavités souterraines. Apprécie les fissures.
Site de mise bas : Milieux souterrains naturels et artificiels.
Terrain de chasse : Milieux boisés.

Convention de Berne/
Convention de Bonn/
Directive Habitat-Faune-Flore/
Liste Rouge UICN FranceVU
Tendance populationInconnue

Menaces : Dérangement dans les gîtes et destruction de gîtes.

Le Murin d’Escalera fait partie des espèces cryptiques du groupe Myotis nattereri. Décrit pour la première fois en 1904 à Valence, il a longtemps été confondu avec le Murin de Natterer. Ce n’est qu’en 2006, grâce à des analyses génétiques, que des chercheurs espagnols ont mis en évidence sa divergence. Bien que morphologiquement très proche des autres Murins du groupe, il constitue une espèce distincte confirmée par des différences génétiques et biométriques. À ce jour, la séparation entre ces espèces ne peut se faire de manière fiable que par des critères anatomiques très fins ou des analyses multivariées. Il montre également un comportement cavernicole strict et un grégarisme très prononcé pendant la période de mise bas, bien différents des habitudes des petites colonies de Murin de Natterer de quelques dizaines d’individus.

La différenciation sur le terrain avec les autres Murins du groupe nattereri très difficile. L’un des seuls critères morphologiques fiables concerne l’attache du plagiopatagium, qui s’insère au milieu du métatarse, contrairement au Murin Cryptique (Myotis crypticus) et au Murin de Natterer (Myotis nattereri) où il s’attache à la base. Il possède également deux rangées de poils raides sur l’uropatagium et un éperon en forme de S sans lobe (épiblème). Les signaux acoustiques sont très proches de ceux des autres espèces du groupe, et ne permettent pas de les différencier de façon fiable à l’écoute.

Les Murins d’Escalera sont une espèce cavernicole, dont les femelles se regroupent en nurseries dans des gîtes souterrains, souvent des grottes ou mines. En France, il est aujourd’hui formellement identifié dans les Pyrénées-Orientales, où trois colonies de 200 à 300 individus ont été découvertes récemment. L’espèce pourrait toutefois être plus largement répandue que ce que l’on pensait, notamment dans le sud-ouest du pays. En hiver, il occupe également des cavités souterraines, dans lesquelles il semble apprécier les fissures profondes. Il est parfois observé dans des ouvrages d’art ou de rares cavités arboricoles. Peu d’éléments sont actuellement connus sur ses territoires de chasse ou son comportement en dehors des gîtes ; l’espèce semble toutefois capable de changer fréquemment de gîte.