Émissions sonores / vocalises
Noctule commune ©Yoann Peyrard
Bien qu’utilisant les mêmes organes, les émissions sonores émises par les chauves-souris correspondent à deux fonctions indépendantes.
L’écholocation est une fonction de localisation acoustique qui permet une perception autonome du milieu. Pour « voir » dans l’obscurité, les chiroptères utilisent ainsi l’audition active, c’est-à-dire qu’elles émettent des signaux ultrasonores puis analysent l’écho retour de ces sons pour construire une image tridimensionnelle de leur environnement et ainsi pouvoir attraper un insecte en plein vol.
L’écholocation chez la chauve-souris ©Clémence Curlier
Pendant les phases de déplacements et pour économiser l’énergie, les cris sont synchronisés avec les battements des ailes jusqu’à une dizaine par seconde. Quand une proie apparaît, les cris s’accélèrent (40 à 50 cris / s) pour poursuivre l’insecte et anticiper les mouvements de fuite.
Chaque espèce utilise des méthodes acoustiques adaptées pour accroître ses performances de perception et apprendre à mieux identifier les proies.
La fonction de communication permet d’envoyer un message d’appel, une information, qui est émise par un individu et reçue par un autre : c’est ce que l’on appelle les cris sociaux. Ceux-ci sont basés sur des émissions à de plus basses fréquences que celles utilisées pour l’écholocation (certains cris sont parfaitement audibles à l’oreille humaine).
Si les cris sociaux des chauves-souris et leurs fonctions restent très peu connus, les différentes études ont mis en évidence différents types de cris sociaux : contexte de lutte ou de conflits entre individus, cris de détresse (en vue d’attirer et regrouper les individus conspécifiques et dissuader les prédateurs), la communication entre individus (femelles et leurs jeunes mais aussi des individus volant en tandem), contexte reproductif, repousse des individus étrangers d’un territoire de chasse…