Par Laurent ARTHUR - Chauve-qui-peut

L’installation de grilles qui interdisent les accès aux pigeons tout en laissant passer les chauves-souris comme les Rhinolophes se généralise à l’échelle nationale. C’est une excellente nouvelle pour les chauves-souris, mais cette démarche peut s’avérer insuffisante car l’accessibilité n’est pas le seul souci posé aux Chiroptères qui fréquentent les édifices religieux, cette fois toutes espèces lucifuges confondues. Malgré la crise énergétique, les communes qui souhaitent mettre en valeur l’éclairage des églises ne faiblit guère. L’arrivée des éclairages à LED, qui fait certes baisser la consommation électrique, contribue toutefois à donner de nouvelles idées à certaines municipalités, d’autant que les coûts d’installation sont souvent pris en charge par des syndicats départementaux d’électrification. Il devient alors peu couteux de multiplier les sources lumineuses, de les placer à des endroits accessibles par nacelles et de les piloter par smartphone, ce qui encourage à des utilisations récurrentes des éclairages, voire à des spectacles de lumière. Les règles de base sont pourtant connues pour que les églises s’intègrent dans le cadre des Trames Noires et puissent redevenir des lieux favorables aux chauves-souris et aux autres espèces de la nuit : ne jamais éclairer l’intérieur des combles ni du clocher, veiller à laisser 50% des façades dans l’obscurité, diminuer l’intensité des lampes qui sont systématiquement trop fortes. Le plus efficace étant de passer par l’avis des spécialistes Chiroptères locaux qui sont le plus à même de conseiller les entreprises d’éclairages sur une compatibilité environnementale du projet. Mais il y a un piège dans ce type de consultation, à participer, on valorise les plans lumières et on justifie quelque part de l’extension des projets de « mise en valeur » qui font l’envie des communes avoisinantes, entrainant de nouveaux projets. Le plus efficace est bien évidemment de ne pas éclairer du tout les églises.

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