Myotis crypticus
Famille des Vespertilionidés

Le Murin cryptique (Myotis crypticus, Ruedi, Ibáñez, Salicini, Juste & Puechmaille, 2019) est une espèce qui a été décrite et distinguée en 2019 du Murin de Natterer (Myotis nattereri, Kuhl, 1817).
Caractéristiques :
- Se distingue du Murin de Natterer par un rostre plus long et plus fin.
- Deux rangées de poils raides et recourbés sur le bord de l’uropatagium.
- Insertion du plagiopatagium à la base de l’orteil externe.
Envergure
245-300 mm
Poids
5 à 12 g
Les critères de détermination morphologique ou acoustique ont encore besoin d’être précisés afin de distinguer le Murin cryptique du Murin de Natterer (sens strict) sur le terrain.
Le Murin cryptique est officiellement décrit en février 2019. Son nom, signifiant « caché », reflète sa position au sein d’un complexe d’espèces cryptiques longtemps confondues avec le Myotis nattereri (Murin de Natterer). Jusqu’à récemment, ce que l’on appelait Murin de Natterer regroupait en réalité plusieurs entités génétiquement distinctes : Myotis nattereri au sens strict, Myotis crypticus, Myotis zenatius (décrit en Afrique du Nord en 2019), Myotis nustrale (ou Murin de Corse), et le Myotis escalerai (Murin d’Escalera) déjà identifié en 2008 dans les Pyrénées. Hormis ce dernier, ces espèces ne sont pour l’heure distinguées que par des analyses d’ADN mitochondrial et des caractères crâniens internes.
Les Murins cryptiques ont été décrits par une équipe franco-hispano-suisse (Université de Montpellier, Station biologique de Doñana, Muséum d’histoire naturelle de Genève). L’espèce est présente de l’Espagne à l’Autriche, en passant par la Suisse et une large partie de la péninsule Italienne. Les populations corses sont désormais attribuées à une autre espèce, le Murin de Corse (Myotis nustrale), et celles du sud de l’Italie et de Sicile présentent une divergence génétique telle qu’elles pourraient également constituer une entité taxinomique distincte.
Le Murin cryptique présente une apparence très proche de celle du Murin de Natterer : un pelage dorsal brun terne, souvent qualifié de « clou de girofle », et un pelage ventral clair et bien délimité, formant une ligne nette sur les flancs jusqu’aux oreilles. Aucun critère morphologique externe ne permet actuellement de distinguer de façon fiable les Murins cryptiques des Murins de Natterer, bien que le premier soit en moyenne légèrement plus petit et doté d’oreilles plus longues. Seules des analyses multivariées des dimensions crâniennes permettent de différencier les espèces du complexe, les Murins cryptiques présentant notamment un rostre plus long et plus fin que celui des Murins de Natterer.
La reconnaissance de ces nouvelles espèces a des implications importantes pour la conservation, car certaines d’entre elles ont une distribution géographique restreinte et pourraient être vulnérables aux perturbations environnementales. Une évaluation spécifique de leur statut de conservation est nécessaire pour mettre en place des mesures de protection appropriées.

