Les travaux dans les bâtiments, qu’il s’agisse de rénovation, d’isolation ou de construction, peuvent représenter une menace sérieuse pour les chauves-souris. Ces espèces, souvent méconnues, utilisent les bâtiments comme gîte pour se reposer, se reproduire et hiberner. Cependant, les activités humaines telles que la rénovation ou la démolition peuvent perturber ces gîtes, entraînant des dérangements et une perte d’habitat.

Les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes, et rendent également de nombreux services à l’humain. Il est donc important de prendre en compte leur présence lors de tout projet en lien avec le bâti (construction, démolition, rénovation, isolation etc.) afin de préserver leurs habitats et de maintenir leur état de conservation. 

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (2015) vise un objectif ambitieux : rénover l’ensemble des bâtiments en France pour atteindre le standard « Bâtiment Basse Consommation » d’ici 2050. Cette initiative répond à l’urgence climatique, mais elle doit aussi respecter les engagements de la France en matière de biodiversité.

Dans le cadre des accords Eurobats, la France s’est engagée à veiller à ce que les travaux de rénovation, en particulier ceux concernant l’isolation, soient conformes à la législation sur la protection des chauves-souris. Ces accords encouragent l’adoption de solutions permettant de concilier la transition énergétique et la préservation des espèces.

©Julian Hochgesang

La préservation des gîtes des chauves-souris dans les bâtiments est un objectif important dans le cadre de la conservation de ces espèces. Cela nécessite la sensibilisation des différents acteurs concernés et la diffusion de bonnes pratiques. Les entreprises, les particuliers, les administrations et les financeurs ont tous un rôle à jouer pour concilier développement humain et respect de la biodiversité.

Oreillards gris – Plecotus Austriacus ©Ludovic Jouve
© Jeffrey Robb

Et concrètement ?

Bâtiments – Documents utiles


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Intégration du volet biodiversité dans les documents de planification, diagnostic écologique, démarches administratives, conception du projet en intégrant la biodiversité, mise en place des aménagements et suivi de ces derniers, tout est détaillé, pas à pas, dans le guide Rénovation du bâti et biodiversité.

Définition des enjeux, description des impacts potentiels de l’aménagement projeté ainsi que la mise en place de mesures selon la logique “Éviter > Réduire > Compenser” sont à réaliser avec l’appui d’un chiroptérologue.

Annuaire des aménagements de nichoirs à chauves-souris qui synthétise les informations des diverses expériences en cours et les premiers résultats de celles-ci. Ceci vise à répondre à une demande des agricultures biologiques qui souhaitent favoriser l’installation de prédateurs d’insectes et des collectivités dans le cadre de la Trame Verte et Bleue.

Annuaire des aménagements de nichoirs à chauves-souris qui synthétise les informations des diverses expériences en cours et les premiers résultats de celles-ci. Ceci vise à répondre à une demande des agricultures biologiques qui souhaitent favoriser l’installation de prédateurs d’insectes et des collectivités dans le cadre de la Trame Verte et Bleue.

L’étude a révélé des problèmes de design des gîtes, comme un accès inadapté, une température insuffisante ou une taille inappropriée, et donne des recommandations telles que boucher les interstices (>6 mm), assurer une température adéquate, concevoir une entrée rugueuse, etc

L’opération « Refuges » aide les propriétaires à préserver les habitats des chauves-souris (combles, caves, jardins) en limitant les dérangements et en favorisant des aménagements simples. Ce réseau contribue à la conservation de ces espèces, notamment en milieu urbain.

L’action 5 du PNAC vise à protéger les gîtes dans les bâtiments face aux impacts des travaux d’isolation thermique, souvent mortels pour les chauves-souris. La rénovation énergétique doit intégrer la biodiversité pour concilier climat et protection des espèces. Des retours d’expérience du Muséum de Bourges et de la FCEN seront partagés par Valérie Wiorek et Laurent Arthur, experts en chiroptères.

À Cassagnoles, la rénovation d’une bâtisse abritant des rhinolophes a réservé deux pièces adaptées à leur présence, isolées des espaces humains. Financé par Natura 2000, ce projet prouve qu’il est possible de concilier rénovation et biodiversité.

La citerne de Sainte-Ouenne, abritant une colonie de chauves-souris, a été restaurée en 2018 grâce à un contrat Natura 2000 de 273 000 euros. Les travaux ont renforcé la structure et ajouté une toiture, garantissant sa pérennité. Les chauves-souris y sont revenues rapidement, et leur nombre augmente chaque année.